La fuite et l'arrestation du roi Louis XVI à Varennes-en-Argonnes


Introduction

20 juin 1791 : Le roi accepte mal les nouvelles mesures car il estime que son pouvoir et ses libertés sont réduites, presque un an après la Fête de la Fédération où il avait prêté serment à la Nation et à la loi dans un climat d'union nationale.

Louis XVI essaie alors, avec sa famille, de s'enfuir à l'étranger sous une fausse identité mais il est arrêté à Varennes-en-Argonnes et ramené rapidement à Paris. Son but était de rejoindre les abords du Luxembourg à Montmédy : de là, il voulait constituer une armée avec l'aide des Prussiens, des Autrichiens et du général français Bouillé pour revenir à Paris et mettre fin à la Révolution. Après cet événement, les rapports entre le roi et les Français se détériorent.

La Tour de l'Horloge

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En 1791, à cet endroit, la Tour de l'Horloge de Varennes, la route passait sous une voûte basse, longue d'une vingtaine de mètres, supportant le transept de l'église du château et au débouché de laquelle se trouvait l'auberge du « Bras d'Or » fréquentée par les patriotes de la bourgade et ayant pour patron Jean Leblanc, officier de la garde nationale.

« Êtes-vous bon patriote ? » demande Drouet pénétrant dans l'auberge où se trouvent quelques buveurs attardés. Réponse affirmative à la question. « Et bien le roi est en haut de Varennes, il va passer, courez vite et rassemblez tout ce que vous trouvez de bons citoyens pour l'en empêcher ! »

C'est le branle-bas. On réveille Jean-Baptiste Sauce, épicier mais aussi procureur-syndic de la commune - une fonction que l'on peut assimiler à celle du maire aujourd'hui dans un village -. Celui-ci envoie ses enfants crier « Au feu ! » dans les rues de Varennes pour alerter la population. On prévient les officiers municipaux, on barre le pont, on s'embusque à la sortie de la voûte.

Tout va se jouer dans les minutes qui suivent... Les voitures arrivent, elles sont arrêtées, Sauce réclame les passeports qu'on lui donne, il va peut-être laisser passer les voyageurs encore inconnus... Mais Drouet sent la proie lui échapper, il intervient et fait remarquer que les passeports ne sont pas en règle. Sauce est indécis, il hésite, il fait observer qu'il est bien tard pour viser les passeports, que les routes sont peu sûres la nuit et engage les voyageurs à se rendre chez lui.

Tour de l'Horloge

Le rôle important de Jean-Baptiste Drouet

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Jean-Baptiste Drouet, fils d'un marchand de bois, est un révolutionnaire français. Il était maître de poste à Sainte-Menehould lorsque le 21 juin 1791 une berline, luxueuse pour l'époque, et une petite voiture font halte dans le relais de poste aux chevaux dont il a la charge. La berline a six passagers, la voiture a trois domestiques en livrée jaune qui les accompagnent. Ils sont très pressés.

Une heure après ce passage, un homme arrive, épuisé, au nom d'un garde national qui l'a informé que Louis XVI de France a quitté Paris dans la nuit. Il chevauche au travers les différents relais du secteur afin de retrouver des traces du roi.

Jean-Baptiste Drouet fait le rapprochement avec la berline. Le nombre de passagers correspond. Il se souvient que l'équipée qui est passée chez lui auparavant se dirigeait vers Varennes. Aussitôt, il avertit les autorités locales et se dirige vers Varennes-en Argonnes.
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Sainte-Menehould, ancien Hôtel des Postes et portrait de Drouet

Sainte-Menehould

La tour aujourd'hui

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La Tour de l'Horloge aujourd'hui. La partie à gauche de la tour a été détruite pendant la guerre de 14-18 et n'a pas été reconstruite. C'est là, sous cette voûte qui n'existe plus, que le roi Louis XVI et sa famille ont été arrêtés le 21 juin 1791.

L'emplacement de la voûte

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À l'emplacement de cette ancienne voûte, on peut lire sur la plaque : « Emplacement de l'ancienne Auberge du Bras d'Or située avant la voûte de l'église où Drouet, le soir du 21 juin 1791, organisa l'arrestation de Louis XVI ».

Le lieu de l'arrestation 

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Après un timide essai pour se frayer un passage, les fugitifs se résignent à l'inévitable et, descendant de voiture, suivent Jean-Baptiste Sauce vers le logis de la Basse-Cour pour y passer la nuit...

Les dégâts de la grande guerre

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Ruines de la Tour de l'Horloge en 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale. La tour a depuis été restaurée.

Une évasion minutieusement préparée

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L'expédition pour la fuite du roi était prévue depuis de longs mois. Cependant, Louis XVI, malgré les demandes insistantes de la reine Marie-Antoinette qui ne se sentait plus en sécurité à Paris, était d'abord réticent à ce projet. Convaincu finalement, il endossa une fausse identité, avec un passeport au nom de M.Durand, intendant de Mme de Korff, une baronne russe. La reine Marie-Antoinette prit l'identité de Mme Rochet, gouvernante de ladite baronne. Les enfants du roi devinrent ceux de la baronne et c'est la gouvernante des enfants royaux qui endossa l'identité de Mme de Korff.

La tour vue de l'autre côté

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La Tour de l'Horloge vue depuis l'Aire, la rivière. Toute la partie à droite de la tour sur la photo n'existe plus aujourd'hui.

La maison de l'épicier Jean-Baptiste Sauce

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« Ici s'élevait la maison de l'épicier Sauce, procureur-syndic de la commune de Varennes. Détruite par la guerre de 14-18, c'est dans cette maison, au 1er étage, que Louis XVI, la reine et la famille royale, après leur arrestation, passèrent la nuit du 21 au 22 juin 1791. C'est de là qu'ils durent repartir pour Paris, au matin du 22 juin, sur l'ordre de l'Assemblée Nationale, après avoir formé d'inutiles projets d'évasion et attendu vainement l'arrivée des troupes du général Bouillé. »

Trois solutions et une décision à prendre

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La maison de l'épicier Sauce est une humble bâtisse en pans de bois et torchis qui comporte deux modestes pièces en enfilade au rez-de-chaussée et deux chambres à l'étage. C'est au 1er étage, après des préparatifs, que sont introduits les voyageurs. C'est là que le juge Jacques Destez, ancien négociant qui a vécu à Versailles, prononce le « Ah Sire ! » qui oblige Louis XVI à reconnaître qu'il est le roi.

Dès lors, ni la famille Sauce, ni la municipalité de Varennes ne sont plus maîtres du sort des fugitifs, mais bien le peuple qui accourt autour de la maison. Le roi a beau affirmer qu'il ne dépassera pas Montmédy, et donc qu'il ne quittera pas la France, mais rien n'y fait. « Sire, je ne m'y fiames » réplique le père Géraudel, rude bûcheron de Lachalade.

Pourtant, un témoignage de sympathie populaire vraiment émouvant vient de la mère Sauce. Accourue malgré son grand âge, elle tombe à genoux devant les enfants royaux et demande la permission de leur baiser les mains.

Trois solutions s'offrent alors aux fugitifs : sortie violente à l'aide des éléments militaires restés fidèles au roi, évasion furtive par la ruelle de la Vérade qui passe derrière la maison Sauce et aboutit à la forêt ou attente temporisatrice qui permettrait au général Bouillé d'intervenir. Le roi, passif de nature et soucieux de la sécurité de sa famille, préfère temporiser. Pendant ce temps, grâce aux efforts inlassables de Drouet qui est lui bien déterminé, paysans et patriotes venus des villages voisins affluent. Vers cinq heures du matin, ils sont plusieurs milliers dans les rues de Varennes. Désormais, le retour vers Paris semble inévitable.
Montmédy

La rue de la maison Sauce avant la grande guerre

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Photo datant d'avant la Première Guerre mondiale, avant la destruction d'une partie de Varennes. Au premier plan à droite, la maison de l'épicier Sauce. Au fond à gauche, la Tour de l'Horloge avec la voûte qui descendait autrefois vers l'Auberge du Bras d'Or.

Retour forcé à Paris

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Après plusieurs tentatives pour gagner du temps, le 22 juin, à 7 heures 30, les deux voitures, escortées de quelques 4000 gardes nationaux, prennent la route de Paris, pour rejoindre le Palais des Tuileries, le domicile de la famille royale. Le général Bouillé arrivera à Varennes à 9 heures, mais aurait-il pu encore intervenir ? L'échec de cette tentative de fuite est dû en grande partie aux retards des fugitifs au départ de Paris (ils s'arrêtent notamment de nombreuses fois pour boire car il fait très chaud). Ces retards n'ont pas permis de retrouver sur la route les escortes envoyées par le général Bouillé, au point de rendez-vous prévu.

Le retour de la famille royale dans la capitale s'effectue en quatre jours, sous des quolibets hostiles et les crachats du peuple. Mais l'arrivée à Paris et au palais des Tuileries se fait dans un silence lugubre. La foule parisienne a interdiction de s'exprimer.

Test

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La fuite et l'arrestation du roi Louis XVI


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